Histoire

Fondation de la Confrérie

Robert Boulanger, ancien bourgmestre d’Herbeumont et Roger Dewerixhas avaient trouvé dans ce récit historique le thème de leur future confrérie. Ceux-ci, allaient constituer le groupe, imaginer les structures, le costume, le cérémonial…

Pour ce faire, ils firent appel aux compétences du Grand Maître de la confrérie Saint-Arnoul du comté de Chiny, en la personne d’Alfred Leroy. Celui-ci les conseilla judicieusement dans le choix des costumes et du cérémonial.

La confrérie des Carabins était née et le premier chapitre eut lieu à Herbeumont le samedi 9 septembre 1989, en présence des parrains de la confrérie de Saint-Arnoul (rappelons que la Seigneurie d’Herbeumont faisait anciennement partie du Comté de Chiny), mais en l’absence du co-fondateur Roger Dewerixhas, hélas décédé entretemps.

Une page d’histoire

Les ruines d’un imposant château fort, édifié au XIIIème siècle par Jehan de Rochefort, dominent l’entrée sud du village, ainsi qu’un méandre de la Semois. Ce patrimoine archéologique est évidemment lié à l’histoire d’Herbeumont et de la région. Il lui a valu notamment de figurer dans l’organisation internationale connue sous le nom de « Route Godefroy de Bouillon ».

Les herbeumontois mirent en exergue un fait d’armes qui aurait pu changer le cours de l’histoire : la tentative d’enlèvement de Louis XIV par un groupe de « carabins » appartenant à la garnison espagnole stationnée à Herbeumont.

Au lendemain de la reddition du château fort de Montmédy en présence du roi Louis XIV, le 7 août 1657, un groupe de carabins, chevaux légers armés de carabines (arquebuses à canon rayé, à la portée et à la précision améliorée), avait reçu l’ordre d’enlever le jeune monarque alors qu’il rejoignait sa cour installée à Sedan.

Le guet-apens se déroula au lieu-dit « Trou de Soiry », entre Inor et Moulin-Saint-Hubert (limite nord-ouest de l’actuel département de la Meuse ).

Les carabins s’étaient divisés en deux groupes. Ceux du premier étaient montés dans les arbres pour prendre sous leurs tirs les soldats de l’escorte royale. Ceux du second groupe s’élancèrent à l’attaque avec pour objectif d’immobiliser le deuxième carrosse, celui dans lequel se trouvaient le roi et son frère. Pour ce faire, ils coupèrent les rênes de l’attelage. Le kidnapping était sur le point de réussir, mais les Mousquetaires du roi, commandés par le capitaine Charles de Batz (connu sous le nom de d’Artagnan), arrivèrent sur les lieux. Submergés par le nombre, une partie des carabins furent tués. Une quinzaine furent faits prisonniers et conduits à Sedan.

Les carabins, munis d’un sauf-conduit avec ordre d’enlever le roi, furent graciés par celui-ci, influencé pour ce faire, par sa mère Anne d’Autriche. Ils reçurent chacun une pistole (pièce d’or espagnole d’un écu) pour les récompenser de leur témérité et aussi d’avoir épargné le roi.

Ultérieurement, son « amie » Mademoiselle de Montespan, lui aurait écrit : « Quelle chance vous avez eue de vous échapper de ce trou de souris » (pour Trou de Soiry…).

La forteresse d’Herbeumont fut bombardée par l’artillerie française sous le commandement du Maréchal de la Ferté le 21 août 1657, quatorze jours exactement après ce fait d’armes. Le Roi assurait ainsi ses frontières Nord-Est après la prise de la forteresse de Montmédy, capitale du comté de Chiny dont dépendait la Seigneurie d’Herbeumont. Le château d’Herbeumont, mis ainsi hors d’usage, fut abandonné après la signature du traité des Pyrénées le 07 novembre 1659. Ce dernier aurait-il été signé si le rapt avait réussi ? Dans l’affirmative, son contenu eût sûrement été fort différent…

Bibliographie

Jean-Paul Everaerts « Herbeumont, son Histoire, ses histoires, ses Saglés » Julien GENGOUX éditeur, 2007.